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lundi 3 juin 2013

Les quatre bougies du petit berger

Le printemps tarde à venir, et il y a des jours où on se croirait en décembre ! On aimerait bien profiter un peu du beau temps.
En attendant qu’il arrive, je te propose une histoire … de Noël !
Sylvie me l’a envoyée il y a quelque temps déjà, elle nous apportera un peu de lumière, elle nous mettra du soleil dans le cœur.
C’est l’histoire des quatre bougies du petit berger.
Elle est légèrement adaptée du livre du même nom, une histoire de Noël racontée par Gerda Marie Scheidi – illustrée par Marcus Pfister aux éditions Nord Sud (1986)
Pour l’imprimer, c’est ici
Pour la lire, c’est un peu plus bas
Et si tu veux lire d’autres contes, clique sur le libellé « conte » dans la colonne de droite du blog.

Bonne lecture !





LES QUATRE BOUGIES DU PETIT BERGER

Cette histoire se passe il y a très longtemps, dans un pays lointain. C'est un jour gris. Le brouillard recouvre toutes les choses et voile le soleil. Aussi, le maître de la bergerie ordonne à deux bergers, Antoine et Bastien, de mener les moutons dans la montagne, là où il y a du soleil.
Le petit Bastien, qui n'a que neuf ans, ne quitte pas Antoine d'une semelle. Cet épais brouillard lui fait peur. Mais Antoine est grand et fort. Il le protège.
Un agneau blanc comme neige sautille autour d'eux en bêlant craintivement. Alors, Antoine le confie à Bastien :
« C'est notre plus jeune agneau. Veille bien sur lui ».
Bastien est très content. Il ne lâche pas son petit agneau des yeux, et la nuit, il le réchauffe contre sa poitrine.
Au bout de six jours, il ne reste plus d'herbe dans le pré. Il faut rentrer pour mener les moutons ailleurs. Bastien veut aider Antoine à rassembler le troupeau, mais Antoine refuse : « Repose-toi. Tu as assez à faire avec ton agneau. »
C'est vrai. Sans arrêt, le petit berger doit le chercher et le rattraper. Ensemble, ils s'assoient sous un figuier. L'agneau blottit contre lui, petit Bastien s'assoupit.
Alors, un merveilleux parfum embaume l'air, un parfum de rosés, de lys et de rieurs d'amandier. Bastien essaie d'ouvrir les yeux, mais ses paupières sont trop lourdes.
Maintenant, il lui semble entendre un chant de joie (musique à la flûte).
Puis, plus rien. Plus de musique, plus de parfum. Bastien réussit enfin à ouvrir les yeux. Antoine se tient devant lui et dit :
« Où est l'agneau ? »
Bastien bondit. Il l'appelle, le cherche partout. C'est en vain; il ne le trouve nulle part. L'agneau a disparu.
« Viens », dit Antoine, « il faut rentrer. »
Le cœur lourd, Bastien suit le troupeau. Où est son agneau ? Lui est-il arrivé malheur ? Et que va dire le maître ?
Le maître se met très en colère :
« Tu ne devais pas dormir et rêver mais garder l'animal qui t'était confié. Pars tout de suite le retrouver. »
Antoine s'inquiète pour son petit compagnon mais ne peut rien contre le maître. Il va chercher dans sa chambre la lanterne qu'un voyageur lui a donnée un jour, en disant qu'elle guiderait toute personne en détresse.
C'est une lanterne à quatre bougies et Antoine recommande à Bastien d'en prendre bien soin. Rassuré par cette lumière, Bastien part à la recherche de son agneau.
Il cherche pendant toute la nuit et pendant toute la journée. Fatigué et désespéré, il continue de l'appeler. Soudain, un homme très grand se dresse devant lui et dit d'une grosse voix :
« Tu cherches un agneau ? N'aie pas peur de moi. Je l'ai vu dans le champ d'oliviers, là-bas. Il est tout petit et blanc comme neige. »
« Merci ! s'écrie Bastien, merci ! Puis-je t'aider, moi aussi ? » « Personne ne peut m'aider. Je suis dans la nuit. »
« Non, non » dit Bastien, en tendant une des bougies à l'homme. « Prends-la, elle t'éclairera ! Pourquoi me faudrait-il quatre bougies alors que tu n'en as aucune ? Trois me suffisent. »
« Tu me la donnes ? A moi qui ne suis qu'un voleur. Tu es bien la première personne au monde à me donner quelque chose. Merci beaucoup.


Le jour baisse et Bastien se hâte vers le champ d'oliviers pour enfin retrouver son agneau.
Mais où est-il donc ? Est-il caché ? Là-bas, dans la grotte, quelque chose bouge. Bastien s'y précipite. Mais c'est un loup.
Bastien s'immobilise et le loup happe son manteau. Tremblant, Bastien tente de se dégager ? Aussitôt, le loup lâche prise et gémit.
Bastien voit sa patte qui saigne et n'a plus peur du tout. Il prend son foulard et panse soigneusement la patte du loup. Quand il veut repartir, le loup attrape son manteau encore une fois et le regarde Bastien le caresse et dit :
« Je ne peux pas rester près de toi. Je dois chercher mon agneau. Lui aussi a peut-être besoin d'aide. Tiens, loup, je te laisse une bougie pour te réconforter. Deux me suffisent. Antoine sera d'accord. » Le loup le regarde avec reconnaissance et Bastien part.
Bastien cherche toute la nuit. A l'aube, il entre dans une petite ville. Un mendiant demande l'aumône. Bastien s'arrête et dit :
« Je n'ai rien non plus. Je ne suis qu'un pauvre berger à la recherche de son agneau. L'aurais-tu vu?
- Je ne vois que la misère. Je n'ai pour me loger qu'une froide et sombre grotte.
- Alors prends cette bougie, une seule me suffit; c'est tout ce que j'ai. Elle te donnera un peu de chaleur et de lumière. Une seule me suffit.
- Merci et bonne chance, petit berger. »

Bastien passe encore toute une journée de recherche. Fatigué et désespéré, Bastien s'installe au bord de la route pour passer la nuit.
C'est alors qu'une nouvelle fois se fait sentir ce merveilleux parfum de rosés, de lys et de fleurs d'amandier. Et voilà que retentissent les chants de joie.
Sa dernière bougie ne l'éclaire que faiblement dans le noir, mais Bastien suit les sons. Bientôt, il distingue une étable, s'en approche et entre.
Dans l'étable, il fait presque aussi sombre que dehors. Bastien, resté près de la porte ne voit rien tout d'abord. Mais ensuite, il aperçoit une tâche blanche. C'est son agneau ! Son agneau perdu !
Une voix amicale dit : « Approche donc ».
Rempli de bonheur, Bastien obéit. Et puis, il voit, tout près de son agneau, un petit enfant, couché sur la paille, un homme et une femme à ses côtés.
Bastien s'agenouille et pose près du bébé sa dernière bougie. Ce n'est qu'une toute petite flamme, mais maintenant, elle se met à rayonner comme un soleil. La pauvre étable est inondée de lumière. Les étoiles dans le ciel brillent, elles aussi, de plus en plus fort, et les chants de joie retentissent jusqu'aux bergers dans les champs.

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